Toute remise en valeur touristique du château de Miolans passe de toute
évidence par le déplacement de son cheminement d’accès. L’accès actuel par
la poterne nord reste confidentiel, malaisé (passage par une galerie humide
et obscure, franchissement d’un escalier en vis), perturbe complètement la
lecture du site pour le visiteur - qui débouche directement dans les anciennes
cuisines en contournant le système d’accès originel - et ne rend absolument
pas justice à la composition monumentale du château, dont le front
oriental, flanqué par le donjon, était conçu comme la « vitrine » d’un ouvrage
inexpugnable, symbole du pouvoir seigneurial.
Le rétablissement d’un accès « logique » passe par la remise en service de la
grande porte du front oriental, de son pont dormant et de son pont-levis ;
la contrescarpe offrirait ainsi au visiteur une première vue d’ensemble sur le
donjon, le fossé et la courtine avant de pénétrer dans l’ouvrage. D’un point
de vue plus fonctionnel, le rétablissement d’un accès « normal » utilisable par
des véhicules à moteur, même légers, faciliterait les travaux d’aménagement
et d’entretien, en limitant l’utilisation de l’hélicoptère (utilisé précédemment
pour la restauration de la façade sud du donjon et des « salles romaines »)
aux ouvrages lourds.
La solution idéale consisterait à accéder au château haut, en haut de la
rampe nord, par la « porte rouge » et la basse-cour donnant accès à la
contrescarpe et au pont dormant ; cette hypothèse se heurte au souhait de
la famille propriétaire de conserver toute cette partie du château à usage
privatif. A défaut, il semble possible, en conservant l’entrée par la poterne
actuelle, d’aménager, de l’autre côté de la galerie voûtée, une seconde porte
qui déboucherait sur un escalier extérieur, creusé le long de la petite « lingerie
» XIXe - aujourd’hui occupée par la billetterie et par un atelier - et située
à la limite occidentale de la basse-cour. Cet escalier déboucherait sur la
plate-forme de contrescarpe, pratiquement de niveau avec le pont dormant.
Au pied de l’escalier, la billetterie actuelle pourrait être conservée comme
point de contrôle.
Une clôture légère, doublant les épaisses haies de buis existantes, assurerait
l’isolement de la basse-cour. Le passage par cette dernière pourrait continuer
à être utilisé de façon exceptionnelle, lors de travaux par exemple.
Pour ce qui concerne l’accès des personnes handicapées, le problème n’est
pas facile à résoudre : la pente de la rampe d’accès est beaucoup trop forte
pour être gravie par un fauteuil roulant, quels que soient les améliorations
imaginables (revêtement, mains courantes...) et la mise en place d’un élévateur
sur une telle distance n’est pas envisageable. En haut de la rampe, un
élévateur mécanisé débouchant au niveau de la contrescarpe pourrait certes
être installé dans l’emprise de l’ancienne lingerie, mais cela ne résoud pas
le problème décrit précédemment. La solution la plus réaliste consisterait
peut-être à disposer d’un petit véhicule-navette aux dimensions adaptées,
qui prendrait en charge les personnes handicapées ou peu valides au pied
de la rampe, et les amènerait directement au départ du pont dormant, en
traversant la partie occidentale de la basse-cour. Ce véhicule servirait également
aux approvisionnements légers nécessaires aux chantiers.
A partir du pont dormant, les personnes handicapées accèderaient de
niveau à la salle des gardes, au rez de chaussée du donjon, aux anciennes
cuisines, à toute la partie basse de la haute cour et aux « salles romaines ».
Resteront de toutes façons inaccessibles aux fauteuils roulants : le chemin
de ronde nord, les galeries casematées et les niveaux supérieurs de la tour
Saint Pierre et du donjon.