Les bâtiments de l’ensemble du château se répartissent en quatre catégories
principales :
- bâtiments couverts par des toitures en ardoises : il s’agit en général de
toitures XIXe, refaites ou remaniées au XXe siècle (bâtiments d’habitation
et chapelle de la basse-cour). Ces toitures, régulièrement entretenues, se
trouvent en général dans un état correct. La tour de la Sauvegarde, couverte
en zinc, constitue un cas particulier. - bâtiments couverts par des toitures-terrasses, en général refaites dans la
seconde moitié du XXe siècle, entre les années 1960 et 1998. L’état de
ces couvertures est assez variable, suivant leur ancienneté : les complexes
d’étanchéité refaits avant 1980 commencent à poser quelques problèmes,
notamment au droit des relevés périphériques. - ouvrages voûtés casematés, recouverts d’une épaisse protections en terre :
ces ouvrages sont en général peu étanches, et subissent des infiltrations
d’eau régulières qui entraînent un délavage des mortiers des voûtes et une
humidité intérieure permanente, sans constituer pour autant une menace
directe vis à vis de leur stabilité, du moins à court terme. - bâtiments privés de toiture, ouverts à l’air libre. Leur état est variable, en
fonction des travaux de stabilisation réalisés depuis une vingtaine d’années,
et va de bon (tour nord, partie ouest de l’ancienne cuisine) à mauvais (partie
nord de la salle des gardes, tour Verte).
Pour ce qui concerne plus particulièrement la partie centrale du château :
- gravure de C. Chastillon (début XVIIe s.)
-* sur le donjon, l’étanchéité de la terrasse a été refaite en 1974, un peu à
l’économie (relevés périphériques en chape aluminium collée, sans engravure).
Les tourelles d’angles ont conservé leurs toitures en ardoises et zinc
de la fi n du XIXe. Ces couvertures vieillissantes seront de toutes façons
à refaire à moyen terme, surtout si l’intérieur du bâtiment est restauré
et réaménagé. Cette intervention constituerait à notre avis l’occasion de
rendre au bâtiment sa silhouette d’origine, tronquée par les aménagements
médiévistes de fantaisie des années 1860 :les gravures anciennes montrent
en effet un bâtiment recouvert d’un grand comble en ardoises, ce qui
correspond parfaitement à la logique des constructeurs du début du XVIe
siècle, surtout lorsqu’il s’agissait d’un édifice de prestige comme Miolans.
Un légère incertitude subsiste quant au sens du faîtage, sur lequel les représentations
anciennes sont contradictoires ; pour notre part, nous pencherions
pour un faîtage orienté nord-sud, c’est à dire parallèle au fossé. Le
bâtiment, presque carré, étant légèrement plus long dans le sens nord/sud,
il serait logique que le faîtage se trouve dans le sens de la longueur, face
au fossé et à l’entrée du château ; cette disposition correspond à la représentation
donnée par la gravure de Chastillon (qui est la plus précise des
gravures anciennes) et par la dernière gravure XIXe représentant le donjon
couvert d’une toiture.
- sur les anciennes cuisines, la seule représentation ancienne, en arrière-plan
de la gravure de Chastillon, figure un grand comble sans doute tardif, probablement
constitué d’ardoises sur une charpente en bois.
- entre le donjon et les cuisines, la « salle des gardes » et les bâtiments accolés
à la courtine orientale sont tardifs (XVIIe siècle), et il n’en existe aucune
représentation graphique, car ils sont toujours masqués par le donjon sur
les gravures anciennes ; les traces sur place ont été effacées par les restaurations
du XIXe siècle. La restitution la plus vraisemblable de leur couvrement
comporterait une partie en appentis adossée à la façade occidentale
du donjon, prolongée par une toiture à deux pentes entre le donjon et les
cuisines. Les anciennes arases de mur sont probablement à peu près en
place du côté des cuisines, si l’on s’en réfère aux photos du début du XXe
siècle ; elles sont aujourd’hui effondrées du côté opposé, mais fi gurent de
façon très précise sur ces mêmes photos. Deux solutions nous semblent
envisageables, après remontage des élévations effondrées côté sud : soit
restitution du dispositif décrit ci-dessus - qui présente l’inconvénient de
masquer toute la façade ouest du donjon vue depuis la cour haute, avec
ses ouvertures de tir - soit mise en place de toitures-terrasses qui perpétueraient
la silhouette « ruiniforme » actuelle du bâtiment, en laissant le
donjon dégagé.
La consolidation des deux escaliers de cette partie du château constitue
une priorité, car leur remise en service conditionne l’utilisation du premier
étage des cuisines et de la salle des gardes. Il s’agit de l’escalier XVIIe
tournant à volées droites qui jouxte la cuisine, dont la structure, à l’air libre
depuis le XIXe siècle, est instable et étayée depuis des années. L’escalier
extérieur situé plus au sud, à l’angle de la partie en retour de la salle des
gardes, est en partie effondré et serait à remonter : il est nécessaire à la
création d’un second accès au 1er étage du bâtiment, en complément de
l’escalier précédent et de l’escalier en vis du donjon.
- Restauration des toitures de la partie centrale du château :
solution de base (terrasses sur la salle des gardes)