Un site remarquable
Sur la commune de Saint-Pierre-d’Albigny, accroché au flanc sud de l’Arclusaz (massif des Bauges), le site historique de Miolans domine la Combe de Savoie. Il apparaît comme le fier gardien de cette partie de La vallée que l’on appelait jadis le « Val de Miolans ».
Au débouché de la Maurienne
Établi à près de 550 mètres d’altitude sur un promontoire rocheux, Miolans occupe une position stratégique. Face à lui, la Combe de Savoie (vallée de l’Isère), la Maurienne (vallée je l’Arc) et la vallée du Gelon se rencontrent. Jusqu’à l’endiguement réalisé au XIXe siècle, ce secteur vivait au gré des caprices des rivières qui créaient îles et marécages, atouts défensifs non négligeables. Le château domine de plus de 200 mètres ce carrefour situé sur l’ancienne route d’Italie.
Déjà à l’époque romaine, la grande voie transalpine qui reliait Milan à Vienne par le Petit-Saint-Bernard passait au pied du site. Non loin de là partait une voie secondaire en direction de la Maurienne. À partir du Moyen Âge, cet axe devint prépondérant. Le site participait ainsi à la surveillance des routes traversant les États de Savoie. Ce rôle était déterminant car le pouvoir et le rayonnement international des princes de Savoie étaient étroitement liés au contrôle de ces routes. Ces derniers éraient d’ailleurs surnommés les « portiers des Alpes ».
La défense des vallées
Miolans participait aussi à la défense des États de Savoie. En effet, à quelques kilomètres de là, l’entrée de la Combe de Savoie fait face au Dauphiné avec qui les relations étaient parfois difficiles, notamment à la fin du XIIIe siècle. Afin d’assurer la protection de leurs vallées contre les attaques dauphinoises, les comtes de Savoie disposaient d’un réseau de châteaux capable de défendre la frontière et d’empêcher une avancée trop importante sur leurs terres. Avec Montmélian, Montmayeur ou encore Charbonnières au-dessus d’Aiguebelle, Miolans y occupait une position clé.